Précédemment dans Easy®… Nous avons déterminé qu’il serait judicieux pour Isabelle, compte-tenu de sa situation, de modifier son statut social afin de passer sous le régime des Travailleurs Non Salariés (TNS) en transformant sa SAS en SARL dont elle serait gérant majoritaire (voir article "Episode 1 : la rémunération du dirigeant").
Cela lui permettrait de répartir rémunération & dividendes de manière optimisée et de disposer d’un revenu disponible supérieur à son revenu actuel de 28 291 € par an.
Toutefois, Isabelle s’interroge : quelles sont les conséquences de ces choix sur sa future retraite ? Comment pallier l’éventuel « perte » sur ses pensions de retraite futures ?
Pour beaucoup de dirigeants, la retraite représente un sujet complexe et souvent anxiogène. Comment assurer un niveau de vie confortable après des années d'investissement dans son entreprise ? Que l’on soit gérant majoritaire d'une SARL ou président d'une SAS, les choix que l’on fait aujourd'hui auront des répercussions directes sur la pension de retraite. Mais comment ces décisions influencent-elles concrètement la protection sociale et l’épargne de long terme ? Cet article décrypte les implications de chaque statut social et vous aide à identifier les meilleures stratégies pour optimiser la retraite de vos clients.
1. Cotisations et droits à la retraite : des écarts Importants
Le montant des cotisations sociales est souvent perçu comme une contrainte financière pour le dirigeant. Toutefois, celles-ci participent directement au financement de la retraite :
- Le gérant majoritaire cotise moins, mais les droits générés pour la retraite sont limités. Le calcul de la pension est basé sur les revenus déclarés, qui sont généralement moindres afin d’optimiser les charges sociales. Cela se traduit par une pension de retraite moins élevée, obligeant souvent à recourir à des stratégies complémentaires d'épargne.
- Le président de SAS et le gérant minoritaire, quant à eux, cotisent davantage, ce qui alourdit les charges de l’entreprise. Toutefois, ces cotisations leur permettent de bénéficier de la retraite du régime général, offrant une meilleure sécurité pour leurs vieux jours, mais aussi des prestations plus avantageuses en cas d’incapacité.
Ainsi, en fonction des choix faits par le dirigeant tant au niveau du statut que de la répartition entre rémunération et dividendes, les conséquences sur sa retraite ne seront pas les mêmes.
Est-il préférable de cotiser moins et gagner plus ? Ou l’inverse peut-il s’avérer judicieux ?
Nous rappelons que les simulations sont réalisées sur la base des règles en vigueur et que les incertitudes qui planent tant sur notre système de retraite que sur notre panorama fiscal sont conséquentes. Là encore, tout changement sera l’occasion de faire le point avec vos clients et de leur prodiguer les meilleurs conseils.
Pour les besoins de cet article, nous avons considéré qu’Isabelle avait eu une carrière de salariée de 1992 jusqu’en 2021 avec des revenus qui ont augmenté progressivement. En 2022, elle décide de créer sa société. Depuis, sa rémunération en tant que présidente de SAS n’a pas changé.
Dans notre exemple, nous avons donc réalisé via notre logiciel Easy by Exceliances® une projection des futures pensions de retraite d’Isabelle en fonction de son statut sur la base d’un départ à la retraite à l’âge de 64 ans. A cet âge, Isabelle aura cotisé suffisamment de trimestres pour prétendre au taux plein.
On constate donc qu’un changement de statut social occasionnera un manque à gagner au niveau du montant des pensions de retraite d’Isabelle par rapport à sa situation actuelle.
2. Quelles solutions pour anticiper sa retraite ?
- Racheter des Trimestres ?
Les dirigeants qui, à un moment de leur carrière, n'ont pas cotisé suffisamment peuvent envisager de racheter des trimestres de cotisation pour améliorer leur pension de retraite. Ce rachat est particulièrement intéressant pour ceux qui ont eu des périodes de faible activité ou qui ont tardé à cotiser.
Pour le gérant majoritaire comme pour le président de SAS, le rachat de trimestres permet de compléter les périodes incomplètes ou de compenser des revenus insuffisants, pour ainsi augmenter le montant de la pension ou partir plus tôt à la retraite. Ces rachats sont possibles au titre des années d'études supérieures ou des années au cours desquelles les cotisations étaient faibles.
Les montants versés pour le rachat de trimestres sont déductibles du revenu imposable, offrant ainsi une double opportunité d'amélioration de la retraite et de réduction d'impôt.
Le rachat de trimestres est un outil stratégique, particulièrement adapté aux dirigeants qui souhaitent anticiper une retraite souhaitée plus confortable, malgré des années où leur situation ne leur a pas permis de cotiser suffisamment.
Cependant, dans le cas d’Isabelle, celle-ci pouvant partir à taux plein à l’âge légal, le rachat de trimestres ne pourra être envisagé puisque les rachats de trimestre ne peuvent avoir pour effet de la faire partir avant l’âge légal.
- La retraite supplémentaire et l'épargne ?
Pour pallier les lacunes du régime obligatoire, les dirigeants peuvent se tourner vers des dispositifs d’épargne avec ou sans avantages fiscaux (Plan d’Epargne Retraite (PER), immobilier, assurance-vie, …).
L’objectif est de trouver un équilibre entre la minimisation des charges sociales aujourd’hui et la constitution d’une retraite suffisante pour demain. Chaque solution présente des avantages spécifiques et doit être choisie en fonction de la situation personnelle et des objectifs du client.
3. Conclusion : anticiper pour ne pas subir
La retraite du dirigeant dépend directement des choix réalisés au niveau de son statut social et de la stratégie d’épargne complémentaire mise en place. Gérant majoritaire de SARL ou président de SAS, il est crucial de comprendre les impacts à long terme des décisions de structuration de l'entreprise sur la protection sociale. Une planification rigoureuse, adaptée à vos besoins, est la clé pour assurer une retraite sereine, tout en optimisant la gestion financière de votre entreprise.
Pour sécuriser leur avenir, les dirigeants peuvent choisir de mettre en place des outils de retraite supplémentaire. Préconiser à vos clients ces outils leur permettra de compléter leurs revenus le moment venu.
Isabelle se questionne sur les possibilités qui s’offrent à elle pour pallier la perte de sa future retraite. Quelles solutions pourraient lui être proposées, et seront-elles suffisantes pour répondre à son objectif ?
Professionnels du conseil, comment Easy by Exceliances® peut-il vous accompagner dans vos choix de préconisations ?
La suite au prochain épisode …