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Démembrement, Entreprise, Immobilier, Social

Sur un plan économique, est-il préférable d’acheter mes locaux professionnels en pleine propriété ou en démembrement ?

A un moment donné, pour un entrepreneur qui loue ses locaux professionnels, peut se poser la question de savoir s’il continue dans cette voie, ou s’il n’aurait pas intérêt à les acheter. Et s’il envisage cette acquisition, via une SCI ou en direct, comment s’y prendre compte tenu de sa situation et de ses objectifs à court, moyen et long terme ? Parmi le champ des possibles, on peut notamment envisager une acquisition immobilière : 1) En pleine propriété, en soumettant les revenus immobiliers de l’acquéreur à son impôt sur le revenu dans la catégorie des revenus fonciers. Le bien est alors loué à sa société d’exploitation soumise à l’IS. 2) En pleine propriété, l’acquisition étant effectuée par l’entreprise assujettie à l’IS, qui utilisera les locaux pour son propre usage. 3) Ou bien en démembrement de propriété[1], l’usufruit du bien immobilier étant acquis temporairement par la société d’exploitation, et la nue-propriété par son dirigeant (ou sa SCI, avec 2 associés minimum à la création). Comme toujours, chaque solution à ses avantages et ses inconvénients, plus ou moins accentués selon les situations personnelles de chacun. Sans suspens, il n’y a pas de schéma magique… La 1ere hypothèse d’investissement a, en principe, le mérite de la simplicité. En théorie du moins, car c’est plus ou moins vrai suivant les cas de figures, même ici (outre l’économique et la fiscalité des revenus, il peut être opportun de porter une attention particulière à différents sujets si l’on souhaite atteindre les objectifs de l’associé, comme par exemple : le juridique, la compta – tiens, est ce qu’il ne serait pas préférable de mettre en place une comptabilité commerciale dans ma SCI même si je n’y suis pas obligé ? – la transmission à titre gratuit, suivant que l’on se trouve dans un contexte franco-français ou avec un ou plusieurs éléments d’extranéité, suivant la qualité des associés, …). Mais ne compliquons pas. Sous l’angle qui nous intéresse aujourd’hui, les choses sont, il est vrai, relativement balisées : en cas d’emprunt amortissable massif, et jusqu’à son échéance, il y a « l’effet ciseaux » qui conduit l’associé assujetti à ‘IR dans la catégorie des revenus fonciers à être imposé sur des revenus dont il ne dispose pas. Cela peut devenir gênant… Et plus sa TMI sera élevée, avec les prélèvements sociaux voir la CEHR s’additionnant, et plus la note fiscale risque d’être douloureusement perçue. Sans parler de l’effet sur le plafonnement éventuel de l’IFI, que le résultat soit effectivement appréhendé par l’associé ou laissé dans la société. La seconde option paraît également plutôt simple : l’IS, dans le cas d’un bien doté d’un fort rendement locatif, est intéressant du fait notamment de la charge « fictive » que représente l’amortissement de l’immeuble inscrit au bilan et utilisé dans le cadre de l’activité professionnelle. Cela signifie généralement plus de liquidités pour la société d’exploitation, dont le bénéfice est imposé à un taux de droit commun de 25 % (hors taux réduit éventuel de 15 % pour les 38 120 premiers euros de résultat net imposable). L’associé personne physique ne sera imposé quant à lui qu’en cas de distribution de dividendes. Cela signifie le plus souvent pour lui, si sa TMI est élevée, un allègement de l’imposition de son foyer fiscal, voir un plafonnement de l’IFI éventuel, par rapport à une solution avec perception de revenus fonciers (cas 1). En revanche, pour faire simple, le souci, à l’IS, c’est la sortie : lors de la revente du bien amortissable inscrit au bilan, sa valeur nette comptable est réduite de l’amortissement pratiqué depuis son acquisition par la société d’exploitation, et cela vient souvent gâcher un peu la fête… Au passage, rappelons que comme pour toute société IS, la perception de la trésorerie par l’associé n’est possible que soit par retrait sur le compte courant d’associé, soit via distribution de dividendes, ou bien encore par réduction de capital ou liquidation de la société. Le troisième cas envisagé ici, appelé généralement « démembrement ab initio« , a sur le papier l’avantage d’allier le meilleur des deux mondes : vivre à l’IS, et mourir à l’IR ! En effet, la fiscalité de l’IS s’applique pendant la durée du démembrement pour la société qui a acheté le droit réel d’usufruit. L’associé, détenteur direct ou via SCI de la nue-propriété des locaux professionnels, ne perçois aucun revenu immobilier, et n’est donc pas imposé en revenus fonciers. Il est en revanche susceptible de percevoir des dividendes issus de la société d’exploitation, sur les économies d’imposition réalisées par cette dernière (par rapport à une situation avec bail commercial et paiement d’un loyer à un tiers). Il peut également effectuer des retraits non taxés sur son compte courant d’associé si la situation de la société d’exploitation le permet, et si ce dernier est créditeur bien évidemment. A l’issue du démembrement, l’usufruit s’éteint et la pleine propriété est reconstituée gratuitement entre les mains de l’associé ou de la SCI qui détenait la nue-propriété. Ainsi, en cas de revente ultérieure du bien immobilier, c’est la fiscalité de l’associé qui s’appliquera lors de la cession. Si ce dernier est une personne physique agissant dans le cadre de la gestion de son patrimoine privé, ce sera celle des plus-values immobilières privées des particuliers, qui aboutit avec les abattements IR & prélèvements sociaux à une exonération totale au bout de 30 ans de détention. Ce type de schéma relève cependant davantage de la mécanique de précision, et requiert l’intervention de professionnels rompus à ces questions. Mais qu’en est-il dans les faits ? Illustration en image, au travers d’un dossier réalisé avec notre progiciel SaaS Easy by Exceliances®. Une chef d’entreprise ne souhaite plus louer ses locaux professionnels, et s’interroge sur trois possibilités de les acquérir. Le tableau ci-dessous résume les principaux paramètres de l’acquisition immobilière envisagée. La durée de détention est de 20 ans (durée du démembrement). Êtes-vous sûr? Éditer La société d’exploitation disposant de trésorerie, une partie est utilisée pour financer l’acquisition immobilière (ici : 20 K€). En cas d’apport en compte courant d’associé (CCA) par l’associé,

Argent et loupe 2
Comptabilité, Entreprise, Professionnel, Social, Société

Episode 1 – La rémunération du dirigeant : enjeux patrimoniaux et choix stratégiques

Comment augmenter ma rémunération sans atteindre une fiscalité trop importante ? Ma rémunération est-elle optimisée ? Ai-je choisi le statut social le plus adapté à ma situation ? Quels impacts mes choix auront-ils sur ma protection sociale, ma retraite et la trésorerie de mon entreprise ? Autant de questions qu’un dirigeant d’entreprise est susceptible de se poser. C’est là que votre rôle de conseil prend tout son sens. En effet, la question de la rémunération du dirigeant est l’un des sujets centraux dans l’optimisation de la gestion de patrimoine des entrepreneurs, mais qui est pourtant trop souvent négligé. Un choix mal pensé peut avoir des conséquences importantes sur la trésorerie de l’entreprise, la fiscalité personnelle du dirigeant, ainsi que sur sa situation sociale. Explorons les différentes options de rémunération en fonction du statut social du dirigeant, afin de vous aider à proposer des choix éclairés à vos clients. 1. Comprendre les différences : SARL vs SAS Outre les différences juridiques existantes entre ces deux formes sociales, le choix entre SARL (Société à Responsabilité Limitée) et SAS (Société par Actions Simplifiée) a un impact direct sur le statut social du dirigeant et les options de rémunération disponibles. L’articulation entre salaire et dividendes est cruciale pour optimiser la gestion du patrimoine du dirigeant, et il dépend du statut social ainsi que de la structure juridique choisie par ce dernier. L’optimisation de la rémunération du dirigeant ne doit pas être envisagée de manière isolée mais intégrée dans une stratégie patrimoniale globale. En effet, la meilleure stratégie de rémunération dépend de nombreux paramètres : objectifs personnels du dirigeant, besoins de protection sociale, capacité de l’entreprise à distribuer des bénéfices, etc. Un bon conseil en ingénierie patrimoniale peut guider le dirigeant dans ces choix afin de maximiser ses avantages fiscaux tout en garantissant une protection sociale adéquate. Avec notre logiciel Easy®, vous pouvez simuler ces scénarii, intégrer des paramètres spécifiques à chaque dirigeant, et déterminer la stratégie de rémunération optimale. Découvrez comment notre outil peut vous aider à offrir des conseils personnalisés et à forte valeur ajoutée. 2. Cas Pratique : madame Isabelle Durand, présidente de SAS Madame Durand, âgée de 45 ans, est présidente d’une SAS. Elle se pose la question de savoir comment optimiser sa rémunération. Son entreprise réalise un bénéfice annuel de 200.000 €. Grâce à notre mission « Rémunération », nous avons pu estimer la répartition optimale entre rémunération et dividendes en fonction du statut choisi. Pour une meilleure compréhension du comparatif présenté ci-dessous, il est important de préciser que : Si l’on décide de raisonner au niveau du revenu disponible uniquement, Isabelle a donc tout intérêt a opéré un changement de forme sociale au niveau de sa société afin de pouvoir passer à un statut de travailleur non salarié. Cela implique certes des frais de transformation sur l’instant mais lui permettra de disposer d’un revenu disponible plus important. Bien évidemment, les projections réalisées ne peuvent présumer du résultat futur de l’entreprise et des modifications législatives notamment fiscales. Ainsi, ce qui est intéressant aujourd’hui le sera peut-être moins dans 5 ou 10 ans… D’où l’importance d’assurer le suivi après la mise en place de ces changements. Cela étant dit, le revenu disponible n’est pas le seul paramètre à intégrer pour conseiller au mieux Isabelle. Les impacts sur la protection sociale et sur la retraite sont tout aussi décisifs dans la prise de décision. Le statut de TNS pourra-t-il permettre à Isabelle de maintenir des revenus suffisants au moment de sa retraite ? A défaut, quel statut serait le plus avantageux de ce point de vue-là ? La suite au prochain épisode …

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Episode 2 – La retraite du dirigeant : l’impact du statut social sur les futures pensions de retraite

Précédemment dans Easy®… Nous avons déterminé qu’il serait judicieux pour Isabelle, compte-tenu de sa situation, de modifier son statut social afin de passer sous le régime des Travailleurs Non Salariés (TNS) en transformant sa SAS en SARL dont elle serait gérant majoritaire (voir article « Episode 1 : la rémunération du dirigeant« ). Cela lui permettrait de répartir rémunération & dividendes de manière optimisée et de disposer d’un revenu disponible supérieur à son revenu actuel de 28 291 € par an. Toutefois, Isabelle s’interroge : quelles sont les conséquences de ces choix sur sa future retraite ? Comment pallier l’éventuel « perte » sur ses pensions de retraite futures ? Pour beaucoup de dirigeants, la retraite représente un sujet complexe et souvent anxiogène. Comment assurer un niveau de vie confortable après des années d’investissement dans son entreprise ? Que l’on soit gérant majoritaire d’une SARL ou président d’une SAS, les choix que l’on fait aujourd’hui auront des répercussions directes sur la pension de retraite. Mais comment ces décisions influencent-elles concrètement la protection sociale et l’épargne de long terme ? Cet article décrypte les implications de chaque statut social et vous aide à identifier les meilleures stratégies pour optimiser la retraite de vos clients. 1. Cotisations et droits à la retraite : des écarts Importants  Le montant des cotisations sociales est souvent perçu comme une contrainte financière pour le dirigeant. Toutefois, celles-ci participent directement au financement de la retraite : Ainsi, en fonction des choix faits par le dirigeant tant au niveau du statut que de la répartition entre rémunération et dividendes, les conséquences sur sa retraite ne seront pas les mêmes. Est-il préférable de cotiser moins et gagner plus ? Ou l’inverse peut-il s’avérer judicieux ? Nous rappelons que les simulations sont réalisées sur la base des règles en vigueur et que les incertitudes qui planent tant sur notre système de retraite que sur notre panorama fiscal sont conséquentes. Là encore, tout changement sera l’occasion de faire le point avec vos clients et de leur prodiguer les meilleurs conseils. Pour les besoins de cet article, nous avons considéré qu’Isabelle avait eu une carrière de salariée de 1992 jusqu’en 2021 avec des revenus qui ont augmenté progressivement. En 2022, elle décide de créer sa société. Depuis, sa rémunération en tant que présidente de SAS n’a pas changé. Dans notre exemple, nous avons donc réalisé via notre logiciel Easy by Exceliances® une projection des futures pensions de retraite d’Isabelle en fonction de son statut sur la base d’un départ à la retraite à l’âge de 64 ans. A cet âge, Isabelle aura cotisé suffisamment de trimestres pour prétendre au taux plein. On constate donc qu’un changement de statut social occasionnera un manque à gagner au niveau du montant des pensions de retraite d’Isabelle par rapport à sa situation actuelle. 2. Quelles solutions pour anticiper sa retraite ? Les dirigeants qui, à un moment de leur carrière, n’ont pas cotisé suffisamment peuvent envisager de racheter des trimestres de cotisation pour améliorer leur pension de retraite. Ce rachat est particulièrement intéressant pour ceux qui ont eu des périodes de faible activité ou qui ont tardé à cotiser. Pour le gérant majoritaire comme pour le président de SAS, le rachat de trimestres permet de compléter les périodes incomplètes ou de compenser des revenus insuffisants, pour ainsi augmenter le montant de la pension ou partir plus tôt à la retraite. Ces rachats sont possibles au titre des années d’études supérieures ou des années au cours desquelles les cotisations étaient faibles. Les montants versés pour le rachat de trimestres sont déductibles du revenu imposable, offrant ainsi une double opportunité d’amélioration de la retraite et de réduction d’impôt. Le rachat de trimestres est un outil stratégique, particulièrement adapté aux dirigeants qui souhaitent anticiper une retraite souhaitée plus confortable, malgré des années où leur situation ne leur a pas permis de cotiser suffisamment. Cependant, dans le cas d’Isabelle, celle-ci pouvant partir à taux plein à l’âge légal, le rachat de trimestres ne pourra être envisagé puisque les rachats de trimestre ne peuvent avoir pour effet de la faire partir avant l’âge légal. Pour pallier les lacunes du régime obligatoire, les dirigeants peuvent se tourner vers des dispositifs d’épargne avec ou sans avantages fiscaux (Plan d’Epargne Retraite (PER), immobilier, assurance-vie, …). L’objectif est de trouver un équilibre entre la minimisation des charges sociales aujourd’hui et la constitution d’une retraite suffisante pour demain. Chaque solution présente des avantages spécifiques et doit être choisie en fonction de la situation personnelle et des objectifs du client. 3. Conclusion : anticiper pour ne pas subir La retraite du dirigeant dépend directement des choix réalisés au niveau de son statut social et de la stratégie d’épargne complémentaire mise en place. Gérant majoritaire de SARL ou président de SAS, il est crucial de comprendre les impacts à long terme des décisions de structuration de l’entreprise sur la protection sociale. Une planification rigoureuse, adaptée à vos besoins, est la clé pour assurer une retraite sereine, tout en optimisant la gestion financière de votre entreprise. Pour sécuriser leur avenir, les dirigeants peuvent choisir de mettre en place des outils de retraite supplémentaire. Préconiser à vos clients ces outils leur permettra de compléter leurs revenus le moment venu. Isabelle se questionne sur les possibilités qui s’offrent à elle pour pallier la perte de sa future retraite. Quelles solutions pourraient lui être proposées, et seront-elles suffisantes pour répondre à son objectif ? Professionnels du conseil, comment Easy by Exceliances® peut-il vous accompagner dans vos choix de préconisations ? La suite au prochain épisode …

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